Qu’on les libère pour vrai !
Posté par vmozo4328 le 28 août 2010
Quelques jours se sont déjà écoulés depuis que le gouvernement cubain a annoncé, par l’entremise de l’Église catholique, qu’il libérerait 52 prisonniers politiques. Cependant, cette libération se fait au compte-gouttes. L’explication à cela est simple : malheureusement, il ne s’agit pas d’une libération mais en fait d’une déportation en bonne et due forme. Malheureusement.
Environ la moitié des prisonniers a accepté de partir pour l’Espagne. Ce pays a adopté une politique de rapprochement avec le régime castriste et souhaite donner un coup de pouce aux frères Castro afin de démontrer que Cuba s’ouvre au monde et change. Mais l’autre moitié des prisonniers résiste, probablement parce qu’ils ne veulent pas quitter la terre qui les a vus naître.
J’ai un profond respect pour tous ceux qui ont décidé de partir. Je les imagine renonçant à cette terre qu’ils ont tant aimée et pour laquelle ils ont tant souffert sans même pouvoir regarder une dernière fois la maison où peut-être ils sont nés, où ils ont grandi, où leurs enfants sont nés ; ou alors sans pouvoir serrer la main d’un voisin, d’un ami, sans pouvoir non plus jeter un dernier regard aux rues et aux parcs qu’ils ont fréquentés. Il n’y a que ceux et celles qui ont quitté définitivement leur pays d’origine qui savent ce que ces petits gestes signifient. Le gouvernement a sorti ces gens de leurs prisons, puis les a jetés dans un autobus à la hâte, leur a fait passer des examens médicaux, les a lavés et nourris convenablement, leur a donné des vêtements propres, puis sans plus attendre les a fait monter dans un avion en direction de Madrid.
Cependant, j’ai bien plus de respect pour ceux qui ont décidé de rester et qui sont soumis au chantage incessant de leurs geôliers dans le but de leur faire accepter de quitter le pays eux aussi. Au lieu de les libérer, on continue de les torturer. Je ne sais pas combien vont pouvoir résister encore, mais on sait déjà que quelques-uns préfèrent rester en prison plutôt que d’opter pour la déportation. L’enjeu est grand pour quelqu’un comme le Dr Elias Biscet, grand défenseur de la paix qui partage les idées de Martin Luther King et du Mahatma Gandhi et qu’on oublie souvent.
Espérons que ce jeu du chat et la souris cessera, car ils sont de plus en plus nombreux ceux et celles qui osent protester et qui sont prêts à aller en prison s’il le faut. Tant qu’il n’y aura pas de vrais changements, des gens protesteront et ce n’est pas la répression qui les fera taire. Alors, qu’on les libère !
©Victor Mozo
Publié dans Amérique latine, Cuba, Politique, Société | 7 Commentaires »