Posté par vmozo4328 le 7 mars 2016

Photo Alexandre Meneghini/Reuters
Eh oui, le président Barak Obama, le premier président noir (dois-je dire à moitié noir, suivant l’idée de mon ami noir Ramón Colas, car la mère d’Obama était blanche), visitera l’île de Cuba très prochainement. Qui aurait pu dire que cela arriverait un jour, n’est-ce pas ? Mais la vie est comme ça et pour un politicien, s’il y a quelque chose qui prime avant tout, c’est bien l’enjeu politique rehaussé d’une pincée d’égocentrisme. Car
M. Obama veut avant tout laisser sa marque. On s’en fiche que ce soit pour le bien d’un peuple ou plutôt pour ce qu’on en dira. Il ne sera pas le premier politicien à le faire et il ne sera pas le dernier non plus.
Le président noir remarquera-t-il, à son arrivée à Cuba, que très peu de Noirs parmi les dirigeants iront lui serrer la main? C’est simplement que les hauts dirigeants cubains sont plus blancs que blancs. Bien sûr, un Noir plus que noir, M. Esteban Lazo, sera parmi ceux qui iront serrer la pince à l’illustre invité. Comme son prédécesseur dans le parti communiste, le commandant Juan Almeida Bosque sera là pour représenter tous les Noirs de l’île. Ajoutons aussi la fanfare de l’armée, composée en grande partie de Noirs; il ne faut pas les oublier, ceux-là. Mais laissons de côté les couleurs de la peau, je ne veux pas qu’on me traite de raciste.
Le président Obama arrive à Cuba et si autrefois les Cubains ne pouvaient pas sentir les États-Unis d’Amérique, du moins en public, et qu’ils criaient à tue-tête « Cuba sí, yankees no », maintenant ils crieront le contraire: « Cuba si, yankees también (aussi) », n’est-ce pas? Sacrés compatriotes cubains, un jour avec Dieu et le lendemain avec le diable, et ainsi en sera-t-il pour des décennies et des décennies, amen.
Comme à l’habitude, on peint et on répare à la hâte, car tout doit être beau pour faire bonne impression. Peut-être les Cubains agiteront-ils des petits drapeaux américains. Peu importe, il suffit de voir certains Cubains et Cubaines arborant fièrement le drapeau étoilé et même l’aigle impérial sur leurs vêtements. Les Cubains ont toujours porté l’éternel ennemi dans leur cœur. Sinon, allez leur demander dans quel coin de la planète ils aimeraient vivre. La réponse ne se fera pas attendre. Pas en Bolivie, pas au Venezuela, pas en Équateur. Non, non, aux États-Unis, chez ce monstre impérialiste qu’on enseignait aux enfants à haïr depuis l’école primaire.
Après cette visite de deux jours, quand Obama repartira, on se nourrira d’illusions pendant quelque temps, puis viendra le désenchantement, comme d’habitude. Mais tout ne sera pas perdu pour mes compatriotes puisque l’idée leur restera qu’au paradis des racistes – selon la bible castriste – un Noir est arrivé à se faire élire président, et neuf mois plus tard, le souvenir de cette mémorable visite se transmettra à jamais aux nouveaux rejetons de la révolution. Bienvenue donc aux Obama, Obamito, Obamita, Barak, Barakito et pourquoi pas Michelle, pour faire honneur à la première dame. La génération O vient de commencer. Le meilleur de tout ça, c’est que les enfants ne voudront plus être comme le Ché (ils n’ont jamais voulu l’être, d’ailleurs) et au lieu de crier chaque matin avant d’aller en classe: « Pioneros por el comunismo seremos como el Ché », ils crieront: « Pioneros por el capitalismo seremos como Obama. »
Cet article a été publié le Lundi 7 mars 2016 à 10:40 et est catégorisé sous Amérique latine, Cuba, Politique, Société.
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