Posté par vmozo4328 le 8 février 2016

Trop pour certains, pas assez pour d’autres, toujours est-il que la visite du général-président Raúl Castro en France n’est pas passée inaperçue. Non pas parce qu’elle revêtait une certaine importance, surtout économique, aux yeux des politiciens français, mais plutôt à cause des singeries de son garde-du-corps et petit-fils Raúl Guillermo Rodríguez Castro, plus connu à Cuba sous le surnom de cangrejo (le crabe), car semble-t-il il est né avec six doigts dans chaque main. Décidément, une nouvelle étoile cubaine est née, une sorte de Charlie Chaplin ou de Buster Keaton ou, devrais-je dire, de Jacques Tati, sans vouloir offenser ces illustres personnages du cinéma comique.
Comme le dit si bien le dicton, « une image vaut mille mots » et cette fois-ci, les téléspectateurs, français surtout, ont été bien servis. Personne ne regardait le général- président Castro ni le président Hollande. Tous les yeux étaient rivés sur cette énorme masse humaine qui donnait plutôt l’image d’un toutou dressé à ne jamais se séparer de son maître. Ce gros saint-bernard ignorait tout de ce protocole auquel les Français et les Européens en général tiennent tant lors des cérémonies officielles. En bon gros toutou, il zigzaguait autour de son maître ou se tenait à ses pieds sur le tapis rouge. Et en bon gardien, il refusait d’obéir quand on lui disait de s’écarter. Sauf quand le président de la République française en personne lui fit un geste de la main qui signifiait : « Reste là. » Alors, il obéit et la tête basse il alla se placer à côté d’un garde républicain, qui a dû se dire : « Qu’est-ce qu’il me veut, ce chien-là? » Du jamais vu, en effet.
Pauvre pays, dont je ne sais plus si c’est encore le mien, où le secret et la méfiance règnent, où tout n’est qu’hermétisme. Les pitreries de cet énorme toutou, de ce petit-fils du général-président, qui fait partie de cette dynastie au pouvoir à Cuba depuis 57 ans, ne font que donner l’image du manque de sérieux du gouvernement cubain quand il s’agit d’ouverture. Pas d’entrevues à la presse internationale, surtout. On ne peut pas se permette d’écouter des questions embarrassantes sur les droits humains, les prisonniers politiques ou l’exode qui n’en finit plus.
J’imagine bien les commentaires à l’Élysée, du gouvernement comme des gardes républicains, et surtout leurs rires moqueurs. J’espère que les caricaturistes vont s’en donner à cœur joie, car c’est une occasion en or.
J’en ris bien, mais quelle honte ! Triste épisode dont il vaut mieux rire, en effet, pour ne pas pleurer.
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Posté par vmozo4328 le 1 février 2016

Le président français François Hollande vient de recevoir, le 1er février, le président cubain. Ainsi, le général Raúl Castro aura eu droit à tous les honneurs dus à un chef d’État, tapis rouge et garde républicaine y compris. Bref, le président cubain est venu au berceau des droits de l’Homme dont la devise est : liberté, égalité, fraternité. Enfin, rien de surprenant, puisque c’est devenu une habitude, pour les grands de ce monde, de recevoir en grand pompe des dictateurs et autres « élus » de douteuse réputation au chapitre des droits humains.
Et pourtant, M. Hollande, alors qu’il était premier secrétaire du Parti socialiste, publiait en 2003 dans le Nouvel Observateur un article d’une page intitulé « La belle révolution a tourné au cauchemar. Dire la vérité ». Et on y peut lire : « Le silence des amis de Cuba serait une forme de complicité à l’égard d’un système que nous dénoncerions partout ailleurs. Aussi faut-il, de la même manière et avec la même force, soutenir le peuple cubain jusqu’au bout et dire la vérité sur l’inhumanité de l’embargo comme sur le régime cubain. Les deux sont injustifiables. Au nom même des idéaux de la gauche et au nom de notre attachement et de notre solidarité à l’égard de la révolution cubaine, nous devons exiger la libération de tous les prisonniers politiques et l’abolition de la censure. »
Et il finit son article en ajoutant : « Rien ne peut excuser les dérives du régime castriste. Ni la figure emblématique de Fidel Castro ni la persistance scandaleuse de la pression américaine, ni le symbole de la lutte pour la libération nationale. Il faut donc soutenir le peuple cubain jusqu’au bout et dire la vérité sur l’inhumanité de l’embargo comme sur le régime de Cuba. Les deux sont injustifiables. »
À Cuba, rien n’a changé, mais les hommes d’État oublient vite ce qu’ils ont écrit et ils s’empressent de serrer des mains, les unes plus sales que les autres, peu importe si elles sont de droite ou de gauche. Pour la France et son président François Hollande, Cuba devient presque prioritaire, car il s’agit de damner le pion aux Américains au moment de faire des affaires. Alors, les droits humains et toutes ces autres « balivernes » deviennent superflus. Que la police tabasse et emprisonne quelqu’un parce qu’il pense différemment devient superflu aussi. Les politiciens ont la mauvaise habitude d’oublier et nous, de leur pardonner leurs oublis.
Raúl Castro, le général-président cubain, sera reçu dans l’Hexagone en oubliant que lui et son clan règnent sur l’île de Cuba depuis 57 ans. En oubliant également que les Cubains continuent à fuir cette île par milliers. En oubliant enfin que les promesses faites par le général-président à son arrivée au pouvoir d’améliorer le sort de son peuple sont restées lettre morte.
Les Cubains de l’île gagneront très peu suite aux accords signés et aux belles phrases prononcées en France. La nomenklatura cubaine en sortira grandie une fois de plus. Tony Castro, le fils de Fidel, par exemple, pourra continuer de mener sa vie de luxe et la vieille garde militaire de dormir sur ses deux oreilles, car leur avenir à tous deux est assuré. Les Cubains, eux, continueront de rêver que la vie est meilleure ailleurs, car cette dictature appelée « révolution » ne les intéresse plus.
« Verba volant, scripta manent. Les paroles s’envolent, les écrits restent », me disais-je en pensant à ce qu’avait écrit François Hollande en 2003. À cette devise française de liberté, égalité, fraternité, je préfère cette citation : « Ô liberté, que de crimes on commet en ton nom ! » Ainsi va la vie.
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Posté par vmozo4328 le 25 janvier 2016
Voici deux citations, une d’un ex-ministre de l’économie et une autre d’un ex-ministre de l’éducation sous Hugo Chávez.

M. Jorge Giordani, ex-ministre de l’économie : « Cette révolution [la révolution de Chávez] veut opérer un changement de culture dans le pays, changer la façon de penser et de vivre des gens, et seul le pouvoir permet cela. Il faut donc rester au pouvoir si nous voulons changer les choses. Notre base politique, ce sont les pauvres. C’est eux qui votent pour nous. D’où le discours à leur défense. Nous avons donc besoin que les pauvres demeurent pauvres jusqu’à ce que nous ayons réussi la transformation culturelle. Ensuite, nous pourrons parler d’une économie qui se transmettra d’une génération à l’autre et de distribution de la richesse. Entre-temps, il faut faire en sorte qu’ils restent pauvres et vivent d’espérance. »

M. Héctor Rodríguez, auparavant ministre de l’éducation et maintenant porte-parole du gouvernement, parle ainsi des pauvres : « Nous allons les maintenir dans la pauvreté pour qu’ils ne deviennent pas des petits bourgeois. »
C’est comme ça que fonctionne le populisme : le pauvre doit rester pauvre et ceux et celles qui les gouvernent, de plus en plus riches. Tirez vos propres conclusions, chers lecteurs et lectrices. Ça vaut la peine de s’arrêter sur ces citations et d’y réfléchir quelques instants.
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Posté par vmozo4328 le 18 janvier 2016

Le 8 décembre 2015, le journaliste attitré à la chronique internationale du journal québécois Le Devoir, monsieur Guy Taillefer, publiait l’article intitulé « Promesse d’impasse ». Après avoir lu ledit article, j’ai envoyé une lettre que je veux maintenant partager avec vous. Je vous prierais de lire attentivement son article et ma lettre. Évidemment, ma lettre n’a pas été publiée, mais après en avoir pris connaissance, monsieur Taillefer a tenu à m’écrire, ce qui a donné lieu à quelques échanges, disons, bien sentis. Finalement, je l’ai invité à parler du sujet en question autour d’une tasse de café, ce à quoi il m’a répondu « pourquoi pas ? ». Donc, j’attends son invitation, ça va de soi. Cela dit, vos commentaires seront très appréciés. Merci et bonne lecture.
Décidément, M. Guy Taillefer démontre, dans sa chronique du mardi 8 décembre intitulée « Promesse d’impasse » et écrite à la suite des élections parlementaires au Venezuela, qu’il n’a rien compris à la problématique vénézuélienne. Il écrit que « c’est la profonde crise économique que traverse le pays qui est à l’origine de la crucifixion du PSUV (Parti socialiste unifié du Venezuela). Criminalité chronique, corruption… » et un long et cætera. M. Taillefer devrait aussi mentionner que la crise avait commencé avec l’arrivée d’Hugo Chávez en 1998. Si ça va mal dans ce pays, c’est à cause de cet homme qui a voulu imiter en tout point un autre illuminé appelé Fidel Castro. Il suffit de lire les statistiques pour savoir que tout allait de mal en pis depuis son arrivée au pouvoir : confiscations sans limites, chute de la production et, par ricochet, des exportations, et j’en passe. Quand Chávez est décédé, le pays était déjà en crise. À force de vouloir tout contrôler et de donner des ordres comme dans une caserne, tout s’est mis à dégringoler.
À la fin de sa chronique, M. Taillefer parle de la MUD, ce grand mouvement d’opposition, comme « d’une coalition dont font partie des revanchards appartenant à l’oligarchie ». Allons donc, après 17 ans de gouvernement chaviste, certains groupes populaires seraient devenus des oligarques en puissance ? Vous reprenez les paroles du président Maduro, probablement le président le plus inepte de la planète, qui parle de contre-révolution. Et à propos de dialogue, s’il y en a un qui a toujours refusé le dialogue, c’est bien le président Maduro. Le Venezuela est gouverné par les représentants de la corruption et du népotisme le plus abject. Malgré une participation historique de 78,3 %, l’élection de 112 députés et une majorité de 2,5 millions de votes, la partie sera difficile pour la majorité parlementaire élue par le peuple. Déjà, Maduro et ses comparses, au lieu d’en appeler à la réconciliation et à la conciliation en vue d’un meilleur avenir, sortent leur langage le plus belliqueux. La revanche, croyez-moi, ne viendra pas des nouveaux élus, mais plutôt d’un gouvernement qui n’accepte pas de perdre. Impasse il y aura, et elle sera causée par ceux qui gouvernent, pas par les nouveaux parlementaires.
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