Posté par vmozo4328 le 11 janvier 2016
Photo : Radio-Canada
L’émission « En direct du monde », de Radio-Canada, diffusée le jeudi 7 janvier dernier, m’a laissé pour ainsi dire un sentiment de tristesse et de frustration, de là le titre de mon article. « On a parlé de l’Amérique latine », me rétorquera-t-on. En effet, on a en a parlé, mais très, très peu à mon goût et au goût des Latino-américains qui vivent au Québec, j’en suis convaincu.
Le correspondant de l’Amérique latine, le journaliste bien connu Jean-Michel Leprince, arrivé en deuxième partie de l’émission, me donnait l’impression d’être là juste pour qu’on ne dise pas qu’on oublie l’Amérique latine. Dans un premier temps, M. Leprince a parlé presque exclusivement de Cuba, du reportage qu’il a réussi à faire sur Fidel Castro. Ma foi, j’aurais dit qu’il en parlait tel l’enfant qui venait de rencontrer le père Noël. Il a aussi parlé de changements à Cuba et d’autres sujets dont on traite toujours à propos de Cuba. Par contre, pas un mot sur la crise des réfugiés cubains en Amérique centrale, qui fuient l’île malgré lesdits changements. Mais laissons cela pour une autre fois. Dans un deuxième temps, répondant à une question de la journaliste et modératrice Céline Galipeau, il a parlé très brièvement du Brésil, même pas une minute, et il a eu à peine quelques secondes pour rajouter un mot sur le Venezuela. Enfin, merci à cette jeune demoiselle qui lui a posé une question sur le Mexique, sinon… En tout et pour tout, on a parlé de l’Amérique latine même pas sept minutes. Enfin, j’avais l’impression que Radio-Canada voulait boucher un trou.
Je me demande parfois si, pour les médias, le Canada fait partie de l’Amérique. Ou alors, s’ils considèrent que l’Amérique, ce ne sont que les États-Unis. Les trois quarts de l’émission de jeudi dernier ont été consacrés aux États-Unis, à la Russie, à la Chine, au Moyen-Orient, à la crise des réfugiés syriens ainsi qu’aux conflits en Syrie et en Ukraine. Et pourtant, bien des choses se sont passées au Mexique, en Colombie, au Venezuela, en Haïti, en Argentine, pas qu’à Cuba, des choses qui méritaient notre attention en tant que téléspectateurs. Vous direz que c’est le Latino-américain qui parle. Eh bien oui. Combien sommes-nous au Québec ? Je dirais quelque dizaines de milliers. J’aimerais beaucoup que nos compatriotes d’origine québécoise apprennent de nous autre chose que le folklore.
L’Amérique latine, c’est aussi l’Amérique centrale, l’Amérique du Sud, l’Amérique du Nord avec le Mexique, les Antilles, Cuba, Porto Rico, la République dominicaine et Haïti.
Une fois de temps en temps, surtout au moment des grandes catastrophes, nous pouvons lire quelque chose dans les journaux québécois. Sinon, ce sont des journalistes des agences de presse françaises ou autres qui nous parlent de l’Amérique latine, exception faite peut-être de François Brousseau qui nous rend compte des événements importants à la radio de Radio-Canada. Est-ce normal ? Est-ce une tendance en Amérique du Nord ? Heureusement que TV5 Monde existe ! On y traite de l’Amérique latine presque tous les jours dans les bulletins de nouvelles. On rétorquera peut-être que Radio-Canada a subi de sévères coupures budgétaires. Quand même ! L’Amérique latine mérite bien une chronique hebdomadaire ou, à tout le moins, toutes les deux semaines.
N’étant pas journaliste ni écrivain, je dois quand même remercier la presse québécoise de m’avoir permis de m’exprimer de temps en temps, mais mon sujet principal est toujours Cuba. Il me ferait plaisir de lire un peu plus souvent, et de façon impartiale, le compte rendu de journalistes d’ici sur les enjeux et les problèmes de l’Amérique latine. Mais jusqu’à présent, il me semble que cela soit un rêve inaccessible.
Pour finir, j’ai également constaté, avec tristesse, qu’on avait très peu parlé de l’Afrique, une minute 30 secondes pour être plus exact. Pourtant, c’est un continent en plein bouleversement. Pas un mot sur les crimes commis par Boko Haram, pas un mot sur l’attentat au Mali en novembre dernier. Encore une fois, bravo à TV5 Monde qui dédie un téléjournal quotidien à ce continent.
Nous, les Latino-Américains, serons-nous donc mieux compris un jour au Québec ? Finirons-nous un jour par faire partie de l’Amérique ? Écrire sur l’Amérique latine serait un plus pour le Québec. Combien de lecteurs, parmi ces Latino-américains qui ont pris racine en terre québécoise, pourraient s’attirer les journaux d’ici ? Ce serait en même temps une belle façon de dire aux Québécois d’origine latino-américaine : « Nous savons que vous êtes là et vos problèmes nous intéressent aussi. » En retour, eux s’intéresseraient plus au fait français ici, croyez-moi.
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Posté par vmozo4328 le 5 janvier 2016

Ce ne sera pas facile, certes, mais Venezuela doit aller de l’avant.
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Posté par vmozo4328 le 4 janvier 2016

Photo : Réfugiés cubains. Courtoisie de l’artiste et photographe cubain Geandy Pavón
« Le pouvoir n’est pas un moyen, il est une fin. On n’établit pas une dictature pour sauvegarder une révolution. On fait une révolution pour établir une dictature. » Cette phrase de George Orwell me vient à l’esprit à l’aube du 57e anniversaire de la révolution cubaine. Que reste-t-il des promesses, de l’Homme nouveau, de la justice et de l’égalité pour tous ?
57 ans plus tard, à Cuba, une dictature militaire sévit avec entre autres son président, Raúl Castro, un général, et son ministre de l’économie, Marino Murillo, un colonel, pour ne citer que ceux-là. La seule chose qui change, c’est qu’ils ne portent plus l’uniforme. Mais l’idée de gouverner le pays comme une caserne reste tout entière. En fait, quand on regarde de près ces 57 ans, en plus d’une dictature, on y voit une dynastie qui se perpétue. Déjà mes oreilles sifflent, bien sûr ! « Vous exagérez », diront les inconditionnels de cette révolution, que j’appelle dictature, que j’appelle dynastie, avec ses Mariela Castro, Alejandro Castro, Tony « le playboy » Castro, Alex Castro et bien d’autres Castro qui se montrent de plus en plus. Mais laissons la dynastie célébrer avec champagne et grands crus, comme n’importe quel membre du jetset international, les « réussites » de la révolution.
Au moment d’écrire ces lignes, plus de 6 000 Cubains se trouvent coincés dans des refuges de fortune au Costa Rica et au Panama. 6 000 Cubains qui ont pris la route de l’exode comme d’autres l’avaient fait auparavant, dans les années 60 et 80, avec la différence que ces réfugiés-ci sont des enfants de la révolution « pure laine », comme on dit ici. Ceux-là mêmes qui défilent le 1er mai de chaque année en agitant des petits drapeaux cubains, ceux-là mêmes qui, tout au long de leur école primaire, ont crié chaque matin : « Pionniers pour le communisme, nous serons come le Ché. » Oui, l’Histoire se répète et se répète sans fin. Trop occupés que nous sommes à parler des refugiés syriens, nous oublions ceux-là, qui se trouvent pourtant sur notre propre continent. Ils ne vivent pas la guerre armée, ils ne sont pas sous les bombes, cela est vrai. Comme il vrai aussi que depuis 57 ans les Cubains vivent leur propre guerre en silence : la guerre de l’endurance, la guerre du sacrifice, la guerre de l’espoir maintes fois déçu, la guerre de la recherche incessante de quelque chose à manger, quel que soit leur métier : médecins, ingénieurs, ouvriers, etc., la guerre pour une vie meilleure promise cent fois et qui ne se concrétise jamais. Alors, les Cubains cherchent la solution chez l’éternel ennemi, l’ennemi qui depuis toujours est supposé les envahir, les États-Unis d’Amérique, là où ils veulent tous aller vivre. Elle doit être grande, la détresse de ces réfugiés
– qui pour la plupart ont tout vendu, qui parfois sont soumis aux lois des passeurs et à bien d’autres horreurs – pour que le Pape en personne réclame publiquement une solution et parle de « drame humanitaire ».
Une autre année se termine à La Havane. Après les illusions causées par le rétablissement des relations diplomatiques entre Washington et Cuba, les Cubains déchantent et se donnent comme objectif la fuite, objectif toujours en tête, objectif toujours visé. Raul Castro pourra continuer à demander au Parti de faire plus de travail idéologique auprès des jeunes, ceux-ci ont la tête ailleurs. Il pourra continuer à dire que l’économie a crû de 4 %, mais c’est peine perdue, car on ne voit jamais les résultats. Et dans quelques années, Cuba sera une république de vieillards gouvernés peut-être par les rejetons des vieillards qui gouvernent aujourd’hui. Alors, que reste-t-il de la révolution cubaine ? Rien, sauf Cuba qui se vide de sa jeunesse.
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Posté par vmozo4328 le 4 janvier 2016

Bonjour à tous les amis et à toutes les amies intéressés (es) à me lire à nouveau. Oui, je suis bien décidé à reprendre mon blogue. Il faut que je parle de Cuba, certes, mais aussi de l’Amérique latine, étant donné que les médias québécois francophones ne leur accordent que peu d’espace. J’espère donc pouvoir combler ce vide. Il s’agira évidemment de mon opinion et j’invite tous mes amis et toutes mes amies francophones à collaborer à cette petite entreprise. Si vous ne voulez pas collaborer en écrivant, alors encouragez-moi à le faire au moins une fois par semaine. Des idées, j’en ai pleine la tête, le sujet est vaste. Je ne prétendrai jamais être journaliste ou écrivain, ce n’est pas mon métier, je veux juste exprimer mes idées, mes sentiments et j’ai besoin de vos encouragements. Alors, merci, c’est parti ! Et pour commencer, bonne et heureuse année 2016!
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